Faire un bilan mais surtout l'accepter
Nous
avons tous et toutes, à un moment donné, suspendu un peu le temps pour
nous demander qui nous sommes, ce que nous avons fait, était-ce bien?
était-ce mal, aurions-nous pu influencer plus ou moins certaines choses?
J'ai
fais plusieurs bilans, à la mort de ma mère, à la mort de ma deuxième,
mais sans vraiment accepter ce que j'ai constaté. Je n'ai jamais été
tranquille dans ma vie, jamais je n'ai pu me dire "ça y' est,je suis
apaisée"...un malheur s’estompe et un autre arrive sans laisser le temps
à l'autre de bien guérir. Mon karma est une sacrée "pute", il y'a des
gens comme ça, je ne cherche plus a combattre mais maintenant, je suis
devenue en quelque sorte "fataliste".
Mais le vrai bilan qui s'opère depuis quelques temps est surtout dû à ma dernière baffe en date.
La
mort d'êtres chers te met obligatoirement face à certaines choses mais
la maladie elle,elle te met face à toi-même. Et là , tu es seul. La
vision de la vie change complétement, tout ce que tu pensais avoir
acquis, tout ce que tu pensais avoir construit prend soudain un tout
autre sens. Car c'est à ce moment là que tu réalises une bonne fois pour
toutes que le temps passe et qu'il passe très vite.
A
25 ans, je me foutais royalement de trouver quelqu'un, je me foutais
royalement d'avoir des enfants, je me foutais royalement de beaucoup de
choses. Aujourd'hui, je vais sur mes 34 ans et bien évidemment le temps
commence a se faire doucement sentir.
Quand
on me demandais si je voulais fonder une famille par exemple, il y'a de
ça des années j'aurais rigolé et répondu que j'avais encore du temps
devant qui ne demandait qu'a être empli d'expériences plus chouettes les
unes que les autres, de rencontres, de sorties, non je n'étais pas
intéressée.
Est-ce
qu'aujourd'hui ça a changé? non, je suis toujours aussi paradoxale.
Refaire ma vie avec quelqu'un? mouais...je voudrais la sécurité et la
liberté, ne plus me manger un mur, à mon âge j'en ai un peu marre (même
si je sais qu'on peut tomber sur LA personne même très tard dans sa vie)
je n'ai plus envie. Avoir des enfants? mouais (sauf que là , ma date de
péremption arrive à grands pas ;)) pour leur offrir quoi? Et d'un autre
côté, j'ai vu la souffrance de ma marraine qui n'en a jamais eu (j'étais
sa fille oui, mais je vous parle d'un lien biologique) et que de me
dire que je ne laisserai peut-être aucune lignée derrière moi, parfois
me rend un peu triste et vide.
Encore
un bilan où je ne sais pas ce que je veux pour moi, ce qui faudrait
réellement à mon bonheur. Ou si en fait, je me rends compte que tout ce
que je voudrais est simplement de pouvoir respirer correctement et me
sentir bien. Avec ou sans enfants, seule ou accompagnée.
J'aimerais trouver simplement de l'équilibre et de la sécurité.
Par
contre, même n'ayant pas encore totalement saisi mon degré de
complexité, je sais que j'ai fait du mal, je sais que je n'ai toujours
pas été conciliante, mais que j'en ai payé assez le prix et que j'ai eu
l'intelligence de demander pardon. Ce que je voudrais et que je n'ai pas
totalement encore est surtout arrêter de toujours mettre mon coeur a
rude épreuve, en faisant confiance aux mauvaises personnes, en croyant
dur comme fer à tout ce qu'on peut me dire, car ce qui pourraient n'être
que de simples mots pour vous, ne l'est absolument pas pour moi. Moi je
peux y voir de l'espoir, des promesses et vous n'imaginez même pas la
chute que je fais à chaque fois. Abandonner totalement mon empathie?
Peut-être pas mais il faut que je grandisse sur mes relations aux autres
qui n'ont étés, souvent que des fausses promesses et du vent.
Mais
quand je vois le chemin que j'ai accompli, ce à quoi j'ai dû et je dois
encore faire face aujourd'hui, je me dis que le bilan n'est pas aussi
catastrophique que ça. J'ai de la force, du courage, de la résilience,
un peu de sagesse quand-même, mais surtout, je suis fière d'être encore
sur mes deux jambes. J'ai trouvé les personnes importantes, j'essaie
d'oublier celles qui l'ont étés à un moment donné et je ne cours plus
après les fantômes ni les excuses des gens qui m'ont profondément fait
du mal. C'est déjà pas mal...enfin je crois.
Et puis...sait-on vraiment tous qui nous sommes au fond?
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